La Déclaration de consensus canadien. Appuyez-la. Utilisez-la. C’est ce que j’ai fait et voici pourquoi.
Plusieurs d’entre vous ont possiblement observé les fluctuations qui se produisent dans le mouvement communautaire, au gré des percées médicales et scientifiques, des priorités, du militantisme communautaire ainsi que des forces plus globales d’ordre politique, social et économique. Depuis plus de vingt ans que je travaille dans le milieu communautaire et y fais du bénévolat, je cherche à m’ancrer dans quelques fondements bien solides, pour donner une base stable à mon travail. Le lien essentiel entre la santé et les droits humains. La nécessité de fonder les politiques, programmes et services sur les données probantes et l’expérience vécue. De même que l’engagement à la justice sociale et une attention sérieuse aux voix des personnes les plus touchées. C’est pourquoi j’ai signé et appuyé la Déclaration de consensus canadien sur les bienfaits de santé et de prévention associés au dépistage du VIH et aux médicaments antirétroviraux contre le VIH. La Déclaration de consensus mise sur ces mêmes fondements afin de jeter les bases d’une réponse à l’épidémie du VIH qui soit exhaustive, holistique et dirigée par la communauté alliant le traitement et la prévention du VIH ainsi que la santé et les droits de la personne.
Depuis 2014 – lorsque CATIE, PositiveLite.com et CTAC, en réponse à des besoins des communautés, ont commencé un processus consultatif pour développer la Déclaration de consensus, les temps ont changé à certains égards importants. Le traitement comme outil de prévention était matière à controverse, au vu des craintes que les droits des personnes vivant avec le VIH puissent être érodés par des impératifs de santé publique. Le point clinique optimal de l’amorce du traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH était contestable. Plusieurs personnes n’étaient pas encore au courant des données sur l’utilisation de Truvada pour la PrEP contre le VIH; et parmi les personnes qui étaient au courant, dans la communauté gaie, un débat vif et souvent ostracisant avait cours. En dépit du trop grand nombre de personnes vivant avec le VIH qui n’étaient pas au courant de leur infection, nous n’arrivions pas toujours à nous entendre sur le meilleur moyen d’accroître l’accès et le recours au dépistage.
Aujourd’hui, nous sommes à un moment crucial de l’épidémie du VIH au Canada. Depuis 2014, nous avons observé des progrès scientifiques et médicaux considérables, un accroissement de la sensibilisation de la communauté ainsi que de sa compréhension et de son unité, de même qu’un changement de gouvernement fédéral. Mais les bienfaits ne se sont pas concrétisés pour tout le monde, ou ne se manifestent pas de façon équitable. Des populations spécifiques sont encore affectées de façon disproportionnée par l’épidémie de VIH. Des personnes et communautés marginalisées, aux quatre coins du Canada, continuent de vivre des inégalités qui nuisent à leur accès aux services sociaux et de santé. Il est plus clair que jamais que nous devons concentrer nos efforts sur la promotion de la santé et du bien-être des personnes en réduisant les inégalités sociales sous-jacentes et les iniquités en matière de santé qui augmentent le degré de risque pour les personnes et qui conduisent à de mauvais résultats de santé pour celles qui vivent avec le VIH et celles qui sont à risque pour le VIH.
La Déclaration de consensus canadien – développée dans le cadre d’un processus de 20 mois comportant plusieurs tours de consultation électronique et en personne avec des gens de partout au pays – établit nos principes fondamentaux en présentant diverses déclarations de consensus. Celles-ci peuvent orienter nos réponses à l’épidémie du VIH, alors que nous passerons des éléments de connaissance (les données probantes et l’expérience) aux éléments d’action nécessaires (sous forme de politiques et de programmes, de services ainsi que de recherches communautaires).
En devenant signataire de la Déclaration de consensus canadien – à titre individuel ou au nom d’un organisme – vous exprimez votre appui à des engagements généraux et à des principes fondamentaux comme : l’action; le choix et la responsabilité partagée; l’inclusion et le respect; la justice sociale; l’équité en matière de santé; l’accès universel et abordable aux médicaments; soins de santé et services sociaux; l’implication accrue et la participation significative des personnes vivant avec le VIH/sida (principes GIPA et MEPA) ainsi que des approches fondées sur les droits humains garantis en droit canadien et en droit international. Vous exprimerez par la même occasion votre opposition à l’utilisation du droit criminel canadien à l’encontre des personnes vivant avec le VIH qui sont accusées de non-dévoilement du VIH ou d’exposition d’autrui à l’infection.
Les principes et engagements sous-jacents à la Déclaration de consensus sont destinés à être utilisés par les personnes qui prennent part à la réponse canadienne au VIH afin de promouvoir l’intégration et l’innovation accrues au chapitre des politiques et programmes. Ceci nous permettra de mieux soutenir les personnes, dans l’ensemble du continuum de la prévention, des traitements et des soins ainsi que de l’engagement en matière de VIH. Les déclarations de consensus sur des thèmes spécifiques couvrent :
- le dépistage du VIH et le counseling;
- les médicaments antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH; et
- les médicaments antirétroviraux pour des personnes qui sont séronégatives pour le VIH (c.-à-d. la PPE et la PrEP).
Sur le microsite permettant d’appuyer la Déclaration de consensus canadien, vous pourrez consulter le texte de celle-ci ainsi qu’un document d’information qui ont tous deux été rédigés en langage clair et conçus pour vous et votre travail.
J’invite tous les bâtisseurs de consensus à se joindre à moi! Veuillez lire et appuyer dès aujourd’hui la Déclaration de consensus canadien. Et SVP, faites circuler le message.