Leçons tirées du Symposium sur le VHC Partie 2 : Accès égal, représentation égale

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Le 27 février 2016, CATIE a eu la chance d’animer un autre institut d’apprentissage lors du 5e Symposium canadien sur le VHC qui s’est tenu à Montréal, Québec. Les instituts d’apprentissage constituent des occasions passionnantes d’échanger des connaissances et de renforcer les capacités pour les intervenants œuvrant dans le domaine de la prévention, du traitement et des soins liés à l’hépatite C à travers le Canada. Nos 15 rapporteurs se sont renseignés sur la recherche actuelle et ont travaillé ensemble afin de résumer l’information et de la distribuer au sein de leur communauté. 

 Dans la deuxième partie de cette série de deux blogues, deux rapporteurs font un retour sur leur expérience à l’institut d’apprentissage.

Sarah Cloutier, Blood Ties Four Directions, Whitehorse

Ayant tout dernièrement commencé à travailler en tant qu’éducatrice en santé au Yukon, j’étais très enthousiaste de participer au Symposium sur l’hépatite C et à l’institut d’apprentissage de CATIE. Même si j’ai appris énormément de choses lors de cet événement, je pense que j’en suis en fait repartie en me posant plus de questions que prévu!

Après une longue journée de présentations et la rédaction du compte rendu avec d’autres participants de l’institut d’apprentissage, je me sentais surtout accablée par une importante question : Quel est mon rôle dans tout ça?

C’était passionnant d’entendre les conclusions des nouvelles recherches et les opportunités qui s’ouvraient grâce aux nouveaux traitements, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir impuissante lorsque je pensais à mon travail en tant qu’éducatrice en santé. Impuissante face à un système qui accepte que le prix du traitement contre l’hépatite C demeure extrêmement élevé. Impuissante face à un système qui continue de jeter les personnes vulnérables en prison, où les taux d’hépatite C sont plus de 20 fois plus élevés qu’au sein de la population générale. Même si ces défis n’ont pas été directement abordés lors du Symposium, je sais que nous étions nombreux à penser à ces sujets sensibles lors de l’événement. À part distribuer de l’information au sujet des options actuelles de prévention et de traitement, qu’est-ce que les éducateurs en santé comme moi peuvent faire pour vraiment travailler à l’éradication de l’hépatite C et à l’accès égal à la santé pour tous?

Je n’ai pas toutes les réponses et ces questions continuent de me hanter, mais l’institut d’apprentissage a clairement fait ressortir que nous étions plusieurs à travers le Canada à travailler pour atteindre des objectifs semblables tout en ayant des préoccupations similaires. L’importance de notre rôle comme défenseurs des droits a aussi été bien mise en évidence durant l’institut. J’espère que nous pourrons unir nos efforts pour donner plus de poids à nos voix.

Yung Wo Jao, animateur au sein de la communauté chinoise, Toronto

Ce fut pour moi une excellente opportunité et une expérience enrichissante que d’assister à l’institut d’apprentissage de CATIE. L’information au sujet des toutes dernières recherches dans le domaine de l’hépatite C et de la façon dont les chercheurs enquêtent dans ce domaine a vraiment été informative. Même si les sujets de leurs discussions étaient parfois assez théoriques et difficiles à comprendre en raison de mon manque de connaissances plus larges, je les ai trouvés fascinants et quand même assez agréables.

La présentation donnée par la Dre Manal El-Sayed de l’Université Ain Shams du Caire, en Égypte, au sujet de leur programme pour dépister et traiter les personnes de leur pays a été franchement impressionnante. Elle a démontré qu’en coordonnant les efforts de différents organismes, il est possible de traiter un grand nombre de personnes dans une courte période à l’aide d’une fraction des coûts qui auraient été nécessaires dans d’autres pays.

Le Dr Morris Sherman de la Fondation canadienne du foie a, quant à lui, fait la remarque que les nouveaux arrivants qui l’ont consulté à sa clinique de Toronto contractaient rarement le virus par le biais de l’utilisation de drogues, et que l’accent n’était pas assez mis sur les problèmes auxquels les nouveaux arrivants font face. C’est un sentiment que je partage également. En tant qu’animateur d’ateliers pour la communauté chinoise, le fait de réduire l’accent mis sur l’utilisation de drogues pourrait aider à capter l’intérêt et à développer la confiance de cette population. J’aurais aimé que la recherche présentée lors du Symposium reflète la réalité des immigrants et des nouveaux arrivants vivant avec l’hépatite C.

La rédaction du compte rendu avec l’institut d’apprentissage m’a permis d’apprendre et de comprendre comment les personnes aux premières lignes travaillent directement avec des personnes vivant avec l’hépatite C. J’ai grandement profité de cette opportunité et ce fut pour moi une bonne expérience d’apprentissage pour élargir ma compréhension des enjeux.

 

Sarah Cloutier est originaire de la Ville de Québec, mais s’est installée au Yukon. Elle est coordonnatrice de l’éducation en santé au Centre Blood Ties Four Directions. Elle conçoit et distribue les programmes sur le VIH, l’hépatite C, la réduction des méfaits et la santé sexuelle à Whitehorse.

Yung-Wo Jao est un ingénieur professionnel et un conseiller technique en technologies de lutte contre la pollution atmosphérique. Yung-Wo participe à de nombreuses activités de renforcement des capacités pour aborder l’hépatite au sein de la communauté chinoise, notamment grâce à son travail en tant qu’animateur communautaire pour le programme d’éducation, de sensibilisation et de marketing social ethnoculturels lié à l’hépatite C de CATIE, avec la Fondation canadienne du foie et la Toronto Liver Clinic.

 

 

 

 

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