Un sondage montre que 53 % des Canadien·ne·s appuient la réduction des méfaits

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L’appui aux programmes de réduction des méfaits s’élève à plus du double de l’opposition, dans la population du Canada, indique un nouveau sondage d’opinion publique mené pour le compte de CATIE. Le même sondage montre aussi que la moitié des Canadien·ne·s souhaitent une augmentation de ces services.

Les programmes de réduction des méfaits, tels que les programmes de seringues et d’aiguilles, la distribution de naloxone, les services de consommation supervisée et les sites de prévention des surdoses, ont été conçus pour soutenir la santé des personnes qui utilisent des drogues. Ils préviennent le VIH et l’hépatite C, permettent d’intervenir en cas de surdose et orientent les personnes vers un large éventail de services de traitement et de soins.

Puisque le Canada a recensé depuis 2016 plus de 50 000 décès liés visiblement à des opioïdes contaminés, la réduction des méfaits revêt plus d’urgence que jamais. En plus de sauver des vies, ces services allègent le fardeau de notre système de santé en prévenant des empoisonnements dus aux drogues et en évitant de solliciter davantage les urgences d’hôpitaux déjà saturées et les intervenant·e·s d’urgence surchargés.

Les données scientifiques indiquent déjà clairement que la réduction des méfaits fonctionne. Nous savons néanmoins que ces données probantes ne sont pas le seul moteur déterminant les politiques publiques. Indépendamment de l’efficacité des programmes de santé publique, l’opinion publique détermine souvent si les décisionnaires politiques les soutiendront et les financeront.

Diverses études ont montré avec constance que la majorité des Canadien·ne·s appuient la réduction des méfaits, mais des débats médiatiques et politiques plus récents nous ont incités à nous demander si les mentalités avaient changé. CATIE a donc mandaté Hill & Knowlton de mener un nouveau sondage auprès de 1 500 Canadien·ne·s afin de fournir aux décisionnaires politiques les données les plus récentes sur l’opinion publique.

Voici les conclusions de ce récent sondage.

53 % des Canadien·ne·s appuient les programmes de réduction des méfaits (contre 19 % qui s’y opposent)

L’appui à la réduction des méfaits est supérieur à l’opposition à son égard dans toutes les provinces.

52 % estiment que les gouvernements devraient accroître le financement des programmes et services de réduction des méfaits.

La moitié des Canadien·ne·s veulent des services de réduction des méfaits dans leur quartier (contre 24 % qui s’y opposent)

Les études et les sondages répétés indiquent tous la même chose : la majorité des Canadien·ne·s sont favorables à la réduction des méfaits.

La prise de décisions éclairées par des données probantes ne devrait pas reposer uniquement sur l’opinion publique, mais ce sondage envoie un message positif aux décisionnaires politiques qui continuent de soutenir la réduction des méfaits ainsi qu’aux prestataires de services en première ligne : la majorité des Canadien·ne·s comprennent ce que vous faites et vous appuient.

Une question persiste toutefois : pourquoi les voix des 53 % de Canadien·ne·s favorables à la réduction des méfaits sont-elles si souvent étouffées dans les débats sur les politiques publiques?

Méthodologie

Le sondage a été réalisé par Hill & Knowlton pour le compte de CATIE. Au total, 1 500 résident·e·s canadien·ne·s âgé·e·s de 18 ans et plus ont été sondé·e·s en ligne entre le 12 et le 14 mars 2025. L’échantillon se composait de membres du panel de recherche LEO de Léger sélectionné·e·s de manière aléatoire. Les données ont été pondérées selon les données démographiques du Recensement de 2021 afin que l’échantillon soit représentatif de la population canadienne en fonction de l’âge, du genre et de la région. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de même taille donne une marge d’erreur de ±3 %, 19 fois sur 20. Les résultats complets du sondage sont en ligne ici (en anglais).

 

Andrew Brett est le directeur des communications de CATIE, la source canadienne de renseignements sur le VIH et l’hépatite C. Il détient une maîtrise en sciences avec spécialité en santé publique.

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