Combattre les idées fausses : le traitement de l’hépatite C pour les personnes qui utilisent des drogues

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Depuis l’avènement des traitements par antiviraux à action directe (AAD), un très grand nombre de personnes ont été guéries de l’hépatite C au Canada. Toutefois, la circulation d’informations inexactes ou désuètes nuit aux efforts pour guérir des personnes dans certaines des communautés les plus affectées. Par exemple, alors que de nombreuses réussites dans la guérison de l’hépatite C ont été possibles grâce à la détermination de personnes qui utilisent des drogues, ces dernières continuent de rencontrer des obstacles dans l’accès au traitement, en raison de la discrimination et d’idées fausses concernant leur admissibilité.

Pour remédier à ces lacunes, il faut accroître la sensibilisation quant au traitement de l’hépatite C. Des organismes de tout le Canada s’efforcent de dissiper les mythes liés aux AAD qui persistent dans les communautés affectées par l’hépatite C et parmi leurs prestataires de services. Afin de soutenir ces efforts, CATIE a préparé un quiz comportant des questions courantes sur l’hépatite C et a interrogé des expert·e·s canadien·ne·s en hépatite C. Certaines réponses vous étonneront peut-être!

Est-ce qu’une personne doit arrêter de consommer de l’alcool ou des drogues avant de commencer un traitement de l’hépatite C?

Tou·te·s les expert·e·s en hépatite C ont répondu un « non » catégorique à cette question. Les lignes directrices canadiennes recommandent d’offrir le traitement à toutes les personnes vivant avec l’hépatite C : cela inclut les personnes qui utilisent des drogues, qu’elles aient l’intention de continuer, de réduire ou de cesser leur consommation de substances.

Vrai ou faux? Une personne qui a contracté l’hépatite C une seconde fois peut être traitée à nouveau.

Vrai. Une personne peut être traitée de nouveau pour l’hépatite C. Au Canada, le mode de transmission le plus courant de l’hépatite C est le partage de matériel pour s’injecter, fumer ou sniffer des drogues. Puisqu’il n’existe pas de vaccin pour prévenir l’infection par l’hépatite C et que personne n’est immunisé, il arrive que des personnes soient réinfectées. La bonne nouvelle est que les protocoles sont les mêmes pour un premier traitement ou en cas de réinfection. Selon les expert·e·s, les personnes qui utilisent des drogues devraient toujours être admissibles au traitement, même si elles ont déjà été traitées pour l’hépatite C. Le traitement offre également une excellente occasion de fournir un counseling sur la prévention des réinfections.

À combien s’élèvent les frais à la charge de la personne recevant un traitement contre l’hépatite C?

La réponse est zéro dollar. Au Canada, le traitement de l’hépatite C est à présent largement accessible et il est financé par l’État, de sorte que la plupart des gens n’auront pas à le payer de leur poche. Des preuves solides indiquent que l’offre de traitement aux groupes les plus affectés est l’approche la plus efficace et la plus économique pour éliminer l’hépatite C.

Quel est l’obstacle le plus important à l’accès au traitement contre l’hépatite C au Canada?

Les plus grands obstacles sont malheureusement la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes qui utilisent des drogues. Ceci inclut la stigmatisation structurelle causée par des politiques et pratiques du système de santé, la stigmatisation sociale résultant des stéréotypes concernant les personnes qui utilisent des drogues, et l’autostigmatisation qui se produit lorsqu’une personne intériorise la stigmatisation structurelle ou sociale. Tou·te·s les intervenant·e·s du secteur de la santé peuvent lutter contre la stigmatisation et la discrimination en veillant à ce que les personnes qui utilisent des drogues reçoivent des services accueillants et respectueux, y compris lorsqu’elles sont traitées pour l’hépatite C.

Visionnez la vidéo du quiz complet ici.

La guérison de l’hépatite C offre des bienfaits de santé considérables et peut être un facteur positif et stabilisant dans la vie d’une personne. Le traitement de l’hépatite C peut également être l’occasion de combiner des soins et des soutiens complémentaires pour répondre à d’autres enjeux sociaux et de santé sous-jacents qui cadrent avec ses objectifs personnels.

CATIE et les expert·e·s ont parlé. Mais répétons-le à nouveau pour ceux et celles qui n’ont pas entendu : les personnes qui utilisent des drogues devraient se voir offrir un traitement contre l’hépatite C, car elles ont autant de chances que n’importe qui de guérir de la maladie!

Pour plus d’information sur les moyens par lesquels les prestataires de services peuvent favoriser l’amorce du traitement de l’hépatite C, lisez la Déclaration de CATIE sur l’efficacité du traitement de l’hépatite C chez les personnes qui consomment des drogues.

Romane Close est spécialiste en création de ressources et mobilisation des connaissances chez CATIE.

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