Le VIH a fait de moi une magnifique personne : une célébration des femmes séropositives

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Sur toile de fond de Saint-Valentin, Love Positive Women [Aimons les femmes séropositives] est une célébration annuelle des femmes qui vivent avec le VIH. En rendant hommage aux femmes séropositives du monde entier, nous devons également nous pencher sur les iniquités auxquelles elles sont confrontées en ce qui concerne la sexualité, les rencontres et l’amour. Comment pouvons-nous faire en sorte que les droits des femmes vivant avec le VIH d’avoir des liaisons sensuelles et épanouissantes soient respectés, soutenus et renforcés?

En prenant un traitement VIH comme prescrit, les personnes vivant avec le VIH qui ont une charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le virus à leurs partenaires sexuel·le·s. La campagne indétectable égale intransmissible (I=I), lancée pour faire connaître cette importante connaissance scientifique, a transformé radicalement la conception des relations sexuelles chez les personnes vivant avec le VIH.

Cependant, tout le monde n’est pas en mesure de vivre de la même façon cette libération associée au message d’I=I. Dans Le VIH a fait de moi une magnifique personne / HIV Made Me Fabulous, un récent court métrage réalisé par Edmond Kilpatrick, l’auteure et narratrice Juno Roche partage son expérience personnelle en tant que femme trans qui vit avec le VIH depuis plus de 25 ans. Le film explore les complexités des rencontres, du sexe et de la vie en tant que femme vivant avec le VIH à l’ère d’I=I.

« Et nous savons que pour une femme, dire “je suis indétectable” lors d’une rencontre en personne, croyez-moi, ce peut être risqué. » Juno Roche, HIV Made Me Fabulous

Les femmes vivant avec le VIH subissent encore les effets d’oppressions systémiques croisées, notamment des normes sociétales liées au genre, des inégalités sociales et de la discrimination, ce qui peut entraîner une exposition accrue à la violence et aux traumatismes qui en découlent. Ce que l’on perd de vue du message d’I=I, c’est qu’un statut indétectable n’est souvent pas facile à atteindre, mais que les femmes peuvent ressentir une forte pression d’y parvenir. La capacité d’arriver à un statut indétectable peut dépendre de nombreux facteurs, notamment les obstacles aux soins et à l’accès aux antirétroviraux.

Tout au long du film, Juno souligne la nécessité que le discours entourant le VIH délaisse le thème habituel que constituent la transmission et le risque pour se centrer sur le vécu et l’expérience des femmes vivant avec le VIH. Des recherches de l’Étude sur la santé sexuelle et reproductive des femmes vivant avec le VIH au Canada ont démontré que le sexe est important ou très important dans la vie de plus de la moitié des femmes vivant avec le VIH. Toutefois, le discours entourant le VIH minimise souvent la sexualité des femmes ainsi que leurs désirs et leur bien-être, faisant fi du droit de chaque femme de tirer du plaisir de sa sexualité.

« J’ai le sentiment que l’une des plus grandes réussites, dans ma vie, est probablement que je sois arrivée à un stade où je reconnais que je peux me focaliser sur mon plaisir et qu’il est important et légitime. » Juno Roche, HIV Made Me Fabulous

Les questions soulevées dans cet article nous concernent toutes et tous : les droits sexuels sont des droits de la personne. Si vous ne vivez pas avec le VIH, vous pouvez vous efforcer de pratiquer l’altruisme en réagissant aux oppressions issues du système dont vous faites partie et en travaillant activement à créer un cadre affirmatif et habilitant pour les femmes vivant avec le VIH. Nous vous invitons à vous joindre à nous et à explorer les nombreuses façons dont vous pouvez contribuer à des progrès significatifs pour mieux célébrer les mères, les filles, les sœurs, les amies et les épouses du monde entier qui vivent avec le VIH.

Vous pourriez commencer par discuter de ces enjeux avec vos réseaux de proximité, notamment vos ami·e·s, votre famille et vos collègues, à l’aide du film HIV Made Me Fabulous, afin de susciter une discussion visant à améliorer la connaissance d’I=I et à remettre en question les préjugés qui ont cours. Après votre visionnement du film, vous êtes invité·e·s également à répondre à un sondage de deux minutes pour contribuer à l’amélioration de la compréhension des moyens par lesquels l’art peut répondre à la stigmatisation et susciter des changements sociaux.

Vous pouvez également soutenir directement les organismes qui s’occupent de femmes vivant avec le VIH, participer à des études de recherche ou même utiliser vos médias sociaux pour faire valoir la nécessité d’un changement structurel et d’un dialogue dans votre communauté.

En agissant, nous pouvons aider toutes les femmes, quels que soient leur statut et leur charge virale, à vivre et à aimer en toute sécurité et avec du plaisir. Comme Juno s’exclame dans le film : « Ton corps t’appartient, que le VIH soit présent dans ton corps ou non… Tu as tous les droits de prendre des risques ou de ne pas en prendre. Tu as tous les droits à toutes ces choses que tout le monde a – que les hommes ont! ».

 

Zoë Osborne en est au dernier semestre d’une maîtrise en santé publique à l’Université Simon Fraser. Elle est membre de l’équipe de recherche de HIV Made Me Fabulous et travaille actuellement comme coordonnatrice d’une étude de recherche communautaire auprès de jeunes femmes et de jeunes non binaires en Colombie-Britannique, portant sur l’équité entre les genres.

Azra Bhanji a récemment obtenu une maîtrise en santé publique de l’Université Simon Fraser. Elle est actuellement coordonnatrice de la recherche pour le court métrage HIV Made Me Fabulous. Azra coordonne également la plateforme numérique de narration Life and Love With HIV, qui permet de partager des témoignages, de diffuser des preuves scientifiques et d’offrir un soutien en matière de santé et de bien-être aux femmes vivant avec le VIH. Azra a également de l’expérience dans la planification, l’organisation et la mise en œuvre de programmes liés au VIH et à la jeunesse au Kenya.

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