La santé gaie à Montréal : retour sur un débat

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Par Gabriel Girard

Cette année, Fugues fête ses 30 ans. L’histoire de ce magazine incontournable de la vie gaie au Québec était retracée tout l’été dans une exposition passionnante à l’Écomusée du fier monde, à Montréal. C’était l’occasion d’organiser des débats publics sur différents enjeux sociaux et politiques des Gabriel-Girard-690x447communautés LGBT. Le premier d’entre eux, le 16 juillet, était consacré à la « santé gaie ». Retour sur un débat!

Prenons soin de nous!

À la tribune, le panel était diversifié : aux côtés des représentants de RÉZO et de SPOT, impliqués dans la lutte contre le sida, se tenaient un intervenant de Gaie Écoute et le responsable de l’association internationale du sport gai et lesbien (GLISA).

Devant une trentaine de personnes, les panelistes ont d’abord expliqué ce que représentait pour eux la santé gaie. Tous étaient d’accord sur un point : parler de santé, ce n’est pas seulement parler de maladie! La question du bien-être individuel et collectif a constitué le fil conducteur des discussions. La sortie du placard est-elle un facteur de meilleure santé? « Oui ! » ont répondu les panelistes. Même si elle ne résout pas tout par magie. Car la santé gaie met aussi en jeu l’image de soi, de son corps, le vieillissement, ou la capacité à construire des relations amicales et/ou amoureuses satisfaisantes. Il s’agit donc d’une ressource évolutive, qui varie selon l’environnement social et le moment de la vie!

Santé et plaisir?

D’autres questions plus problématiques ont été soulevées : pourquoi parler de santé gaie et non pas de santé LGBT? La preuve qu’il n’est pas évident d’imaginer une approche pluraliste, qui prendrait aussi en compte des besoins de santé des lesbiennes, des bisexuels et des trans. Avoir des soignants plus gay-friendly  est indispensable pour améliorer la situation des minorités sexuelles. Sur ce plan, il reste du travail à accomplir!

Mais pour finir, si on a parlé de santé, on n’aura pas beaucoup parlé de plaisir… Seul le représentant de GLISA en a parlé, en évoquant l’épanouissement par l’activité sportive. Question trop souvent oubliée, le plaisir est pourtant au cœur des modes de vie LGBT. Et si c’était ça le prochain défi de la santé gaie?

Gabriel Girard est un homme gai et séronégatif. Il est sociologue, en post-doctorat à l’Université Concordia, à Montréal. Gabriel s’intéresse aux politiques du risque, et en particulier aux questions liées à la santé LGBT et à la prévention du VIH. Il a également une longue expérience militante, dans le milieu communautaire. Il vit à Montréal et anime un site sur tous ces sujets : www.gabriel-girard.net

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