Les enjeux autochtones au centre d’AIDS 2014

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Cet été, l’attention des médias s’est surtout concentrée sur la Conférence internationale AIDS 2014 de Melbourne, mais une conférence préliminaire plus modeste, tenue à Sydney, a rassemblé les militants autochtones du VIH et des alliés du monde entier afin de discuter des enjeux qui préoccupent les nôtres.

Sydney occupe un territoire qui a appartenu traditionnellement au peuple Gadigal de la Nation Eora. Le peuple Gadigal a participé à la planification et à la tenue de la 5e Conférence autochtone internationale préliminaire sur le VIH/sida, du 17 au 19 juillet, avec l’aide généreuse du Comité organisateur des Autochtones australiens et des insulaires du détroit de Torres (AATSIOC). Le thème de la conférence préliminaire – Notre époque, Notre histoire, Notre avenir – voulait attirer l’attention mondiale sur les réussites des personnes autochtones qui relèvent le défi du VIH et de l’hépatite C.

Cette année, près de la moitié des délégués à notre conférence préliminaire étaient des amis non autochtones. Nous avons échangé nos connaissances et notre expérience de travail du VIH et de l’hépatite C, mais nous avons surtout eu beaucoup de plaisir à partager notre culture et nos couleurs entre nous. De nouvelles amitiés se sont forgées, et les plus anciennes se sont consolidées.

Mes pairs autochtones vivant avec le VIH et/ou l’hépatite C ont dit avoir beaucoup aimé les cercles de la parole, en particulier celui destiné aux personnes autochtones séropositives. Il y a eu aussi des cercles de la parole pour les jeunes autochtones, les personnes transgenres, les femmes et les filles, les personnes qui s’injectent des drogues, les hommes gais et les HARSAH.

Mais l’occasion se prêtait aussi à l’action. L’AATSIOC a lancé l’Eora Action Plan, qui cherche à susciter plus d’intérêt et d’initiatives sur la prévention du VIH et le traitement pour les communautés autochtones et insulaires du détroit de Torres.

La conférence préliminaire s’est terminée avec un groupe d’Aînés qui ont parlé de ce qu’ils ont appris du VIH et de leur expérience de travail lié au VIH au cours des ans. Ce furent trois jours d’intense apprentissage et de pensée analytique, d’émotions fortes, d’illumination spirituelle, et de réflexion psychosociale.

Mais ce ne fut pas tout. La moitié des délégués ont pris la route de Melbourne pour AIDS 2014 et six jours additionnels de ce qui est devenu « Les Olympiades du sida ».

La Conférence AIDS principale comportait une séance plénière autochtone, des ateliers, des affiches, et un riche contenu autochtone sur la scène principale du Village planétaire. La zone de réseautage des personnes autochtones a remporté un franc succès grâce au travail de l’organisation sanitaire contrôlée de la communauté autochtone de Victoria à Melbourne et de l’AATSIOC.

Nos partenaires autochtones d’Australie étaient de bons travailleurs avec un grand sens de l’humour, mais ils étaient aussi très déterminés à ce que les enjeux autochtones soient au centre de cette conférence tenue sur leur territoire traditionnel. Il a fallu du temps, mais finalement, les personnes autochtones siègent à la table. Il est maintenant temps de retourner au travail…

Trevor Stratton est membre du Conseil d’administration de CATIE, président du Comité consultatif autochtone de CATIE, et coordonnateur du Groupe de travail autochtone sur le VIH/sida, qui a organisé la conférence préliminaire autochtone de cette année dans le cadre d’AIDS 2014.

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