Cinq façons de soutenir les efforts d’élimination de l’hépatite C au Canada

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En juin dernier, CATIE et le Réseau Canadien sur l’Hépatite C (CanHepC) ont organisé conjointement un webinaire sur le maintien de la réponse à l’hépatite C avant et après la pandémie de la nouvelle maladie à coronavirus (COVID-19). Nous avons invité les chefs de file du domaine de l’hépatite C à explorer non seulement les difficultés que la pandémie a créées dans les efforts d’élimination de l’hépatite C, mais aussi les possibilités dont on pourrait tirer parti.

Voici cinq façons de procéder :

1. Tirer parti des ressources de santé publique mises en place pour faire face à la COVID-19

La crise de la COVID-19 a mis en lumière la réponse de la santé publique face aux maladies infectieuses. Des ressources importantes ont été allouées au dépistage, au traçage des cas et à la prévention de la COVID-19; or, la lutte contre l’hépatite C pourrait être intégrée dans certaines de ces démarches. On pourrait par exemple regrouper le dépistage de l’hépatite C avec celui de la COVID-19, ou utiliser le dépistage de la COVID-19 pour amener les populations marginalisées vers le système de soins de santé. Le renforcement des capacités des laboratoires de santé publique provinciaux peut nous aider à améliorer le diagnostic et la surveillance de l’hépatite C au Canada.

2. Élargir le dépistage de manière à repérer les nouveaux cas d’hépatite C

Afin d’augmenter à la fois la capacité et la rapidité avec lesquelles nous pouvons diagnostiquer les cas, des fonds supplémentaires ont été injectés en santé publique de manière à augmenter les tests de dépistage. Compte tenu de la difficulté de fournir des tests en clinique pendant la pandémie, nous pourrions également nous tourner vers d’autres technologies comme l’analyse de gouttes de sang séché ou le dépistage au point de service, ou même envisager l’autodépistage. Ces méthodes peuvent être appliquées hors des établissements de santé, en tant que solution de rechange viable aux méthodes de dépistage classiques.

3. Simplifier la cascade des soins

En raison de la pandémie de la COVID-19, il est devenu de plus en plus difficile d’arrimer la population aux soins de santé. Le traitement de l’hépatite C à l’ère des antiviraux à action directe est remarquablement simple et efficace, ce qui nous permet de simplifier le processus de dépistage et de traitement, de réduire notre dépendance à l’égard des spécialistes et de guérir davantage de personnes. La télémédecine et les rendez-vous médicaux à distance se sont révélés être une solution de rechange viable qui peut maintenant être mise à profit pour étendre la portée du traitement de l’hépatite C. Des tâches telles que le dépistage au point de service peuvent être effectuées par du personnel non clinique comme les travailleurs de proximité, ce qui permet de renforcer les capacités des travailleurs de la santé et d’accroître la possibilité d’atteindre les personnes marginalisées qui n’accèdent pas aussi souvent aux services médicaux habituels. Nous avons également appris que la Colombie-Britannique a adopté le dépistage réflexe, supprimant la nécessité d’analyses additionnelles en laboratoire dans le processus de diagnostic.

4. Programmes novateurs de lutte contre l’hépatite C comprenant du soutien social, culturel et lié à la réduction des méfaits

Les populations marginalisées, telles que les personnes qui utilisent des drogues, les communautés autochtones et les personnes racialisées, ont été confrontées à des difficultés encore plus grandes durant la pandémie de la COVID-19. Le dépistage et le traitement de l’hépatite C ne peuvent exister en vase clos, et doivent s’accompagner d’un soutien social et lié à la réduction des méfaits approprié pour entraîner la guérison et prévenir la réinfection. Il peut s’agir d’un soutien culturel, d’une aide au logement ou d’un approvisionnement en drogues plus sécuritaires. Au cœur de la double épidémie de la crise des surdoses et de la pandémie de la COVID-19, de nombreuses populations prioritaires sont plus particulièrement menacées. Les gouvernements des provinces et territoires du Canada ont montré qu’ils pouvaient agir rapidement pour fournir des revenus et un soutien en matière de toxicomanie pendant la pandémie, et il faut poursuivre ces efforts visant à soutenir les personnes les plus vulnérables de notre société. 

5. Maintenir le cap et rester motivé dans la lutte pour l’élimination

Avant l’arrivée de la pandémie, des données probantes prometteuses montraient que le Canada était sur la bonne voie pour atteindre l’élimination de l’hépatite C d’ici 2030, à condition de ne pas relâcher les efforts en matière de prévention, de dépistage et de traitement. La pandémie de la COVID-19 a sans aucun doute entraîné un recul en ce qui concerne tant le nombre de tests de dépistage et de traitements que la mise en œuvre de politiques. Malgré ce recul, les décideurs et les fournisseurs de services doivent maintenir le cap et rester motivés. Grâce à nos efforts conjoints, l’élimination demeure toujours un objectif réalisable au Canada.

Pour en savoir plus, regardez l’enregistrement de notre récent webinaire intitulé Hepatitis C elimination: Sustaining the Canadian response during and after COVID-19 (version française du webinaire à venir).

 

Christopher Hoy est un spécialiste en connaissances, Programmes de santé communautaire liés à l’hépatite C chez CATIE. Il a animé le webinaire intitulé Hepatitis C elimination: Sustaining the Canadian response during and after COVID-19 tenu récemment.

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