Arrivons-nous à la fin du développement de médicaments contre le VHC?

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Au cours des sept dernières années, nous avons assisté à une mise au point étourdissante de médicaments contre le virus de l’hépatite C (VHC). Chaque nouveau traitement s’est généralement révélé plus efficace que le précédent. Les plus récents traitements approuvés pour le VHC au Canada cette semaine incluent Maviret (fabriquée par AbbVie) et Vosevi (fabriqué par Gilead). Lors des essais cliniques, ces traitements offerts sous forme de comprimé ont donné lieu à des taux élevés de guérison (habituellement supérieurs à 95 pour cent) et ont causé peu d’effets secondaires graves. Même s’il s’écoulera encore six mois ou plus avant que ces traitements se trouvent sur les listes de médicaments assurés provinciales, territoriales et autres, leur approbation signale que la fin du développement des médicaments contre le VHC est à l’horizon.

À l’heure actuelle, il n’y a que trois autres formulations de médicaments anti-VHC qui en sont aux essais cliniques de phase III, ou sur le point de l’être, dans les pays à revenu élevé. Celles-ci incluent deux combinaisons en un seul comprimé fabriquées par la compagnie pharmaceutique Merck et une combinaison fabriquée par Janssen. Les essais sur ces nouveaux traitements devraient se terminer, ou presque, en 2018, et les compagnies commanditaires chercheront ensuite à les faire approuver. Une fois l’approbation donnée, il est extrêmement peu probable qu’une autre compagnie pharmaceutique importante choisisse d’investir dans le développement de traitements semblables pour le VHC parce que l’incitatif financier n’existera plus.

À mesure que l’éventail de traitements anti-VHC subventionnés s’élargit, je m’attends à voir le rôle des infirmières prendre plus d’importance dans de nombreux centres de traitement du VHC d’ici cinq ans. De plus, le nombre de médecins de famille en mesure de dispenser des soins et des traitements aux personnes ayant le VHC augmentera.

Il reste bien sûr une étape importante à franchir avant d’arriver là : il faut aider les gens à se faire offrir un test de dépistage du VHC afin qu’ils puissent savoir s’ils ont l’infection active ou pas. En plus d’augmenter les taux de traitement et de guérison, les provinces et territoires canadiens devront envisager des campagnes de sensibilisation au VHC et promouvoir le dépistage de cette infection guérissable. Ils devront aussi élargir les services qui abordent les problèmes sous-jacents qui rendent certaines personnes vulnérables à l’infection par le VHC. Toutes ces mesures contribueront à la création d’une société en meilleure santé.

 

Sean Hosein est le rédacteur scientifique et médical de CATIE. Il a cofondé CATIE et travaille depuis plus de 30 années dans le domaine de l’application des connaissances concernant le système immunitaire et les agents infectieux.

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