Dans quelle mesure les méthodes de prévention du VIH sont-elles efficaces?

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Trois décennies de campagnes de sensibilisation ont transmis un message très clair et constant au public : le condom est le moyen le plus efficace de prévenir l’infection par le VIH.

Alors, que se passe-t-il lorsqu’une nouvelle méthode de prévention voit le jour et qu’elle aussi se révèle très efficace?

Depuis quelques années, de nombreuses études ont confirmé que le maintien d’une charge virale indétectable grâce à l’utilisation régulière et correcte d’un traitement antirétroviral (TAR) par les personnes vivant avec le VIH permet de réduire énormément le risque de transmission du VIH. La réduction du risque est tellement importante que l’on peut maintenant proposer la TAR comme option de prévention très efficace du VIH.

Il en est de même pour la prophylaxie pré-exposition ou PrEP. Les études révèlent maintenant que l’utilisation quotidienne et correcte du médicament anti-VIH Truvada par les personnes séronégatives peut réduire énormément leur risque de contracter le VIH. Bien que la PrEP ne soit pas (encore) approuvée au Canada, de nombreux médecins la prescrivent à l’heure actuelle comme méthode de prévention très efficace du VIH en vertu d’une utilisation ne figurant pas sur l’étiquette.

De nouvelles options, de nouveaux défis

Bien que ces nouvelles options de prévention soient une bonne nouvelle, autant pour les personnes séropositives que séronégatives, elles ont créé des dilemmes pour les éducateurs œuvrant dans le domaine du VIH.

Comment devrait-on communiquer l’efficacité des différentes options de traitement aux clients? Est-il possible de comparer l’efficacité des différentes options lorsque chaque étude emploie une méthodologie différente? Les nuances des risques statistiques et de l’efficacité seront-elles comprises au niveau communautaire? Les gens cesseront-ils d’utiliser le condom?

Par souci d’équilibrer ces préoccupations, les éducateurs ont jusqu’à maintenant avancé des messages prudents à l’égard des nouvelles options de prévention. Leur description des bienfaits s’accompagne d’une longue liste de facteurs qui pourraient en réduire l’efficacité dans le vrai monde. L’efficacité est communiquée de façon vague et parfois sans uniformité en utilisant différentes valeurs numériques et qualitatives. Bien que la prudence ne soit pas déplacée, elle a semé la confusion parmi les éducateurs se spécialisant dans le VIH et les personnes séropositives ou à risque.

Conflits de compréhension à l’égard de l’efficacité

Lors de groupes de discussion tenus en 2014 dans le cadre d’une étude portant le nom de projet Résonance, les commentaires des hommes gais de partout au Canada ont révélé une compréhension variable et parfois contradictoire de l’efficacité des nouvelles options de traitement. Alors que certains croyaient que la charge virale indétectable et la PrEP étaient très efficaces pour prévenir le VIH, d’autres hommes avaient peu confiance en leur efficacité. Chose particulièrement préoccupante, c’étaient les hommes séronégatifs les plus à risque de contracter l’infection qui avaient le moins de connaissances. Lors de groupes de discussion distincts, les éducateurs en matière de VIH et d’autres fournisseurs de services nous ont affirmé qu’ils avaient besoin d’informations claires et fiables qu’ils pourraient donner à leurs clients.

Ces groupes de discussion nous ont fait savoir que les communautés touchées par le VIH avaient besoin de messages clairs et uniformes sur l’efficacité des options de prévention, y compris la charge virale indétectable, la PrEP et le condom.

Déclarations de CATIE à l’égard des méthodes de prévention du VIH

Pour répondre à ce besoin, CATIE a passé en revue les données se rapportant à ces trois méthodes de prévention du VIH. Nous fondant sur la littérature, nous avons publié trois déclarations distinctes décrivant l’efficacité de chaque stratégie et les façons dont les fournisseurs de services pouvaient communiquer ces connaissances à leurs clients.

Comment peut-on communiquer l’efficacité du condom, de la charge virale indétectable et de la PrEP? Ces méthodes sont-elles très efficaces? Ces outils seront-ils utiles à votre travail? Quels autres renseignements seraient utiles à vos clients? Faites-nous part de vos commentaires ci-dessous.

Laurel Challacombe détient une maîtrise en épidémiologie et exerce actuellement les fonctions de directrice associée, Recherche/Évaluation et science de la prévention chez CATIE. Laurel travaille dans le domaine du VIH depuis plus de 15 ans et a occupé plusieurs postes dans des organismes provinciaux et régionaux, se spécialisant dans la recherche et le transfert et l’échange des connaissances.

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